Les impacts du voyage d’affaires sur l’économie canadienne et les emplois

L’importance de l’industrie du voyage d’affaires au Canada est considérable. En 2016, celle-ci représentait 23,5 milliards de dollars en dépenses connexes. Lorsque les entreprises envoient leurs employés sur la route, elles permettent, tout en générant des taxes, la création d’emplois et de ventes. Ces activités favorisent également la croissance économique.

Récemment, pendant l’édition 2018 de la conférence de la GBTA à Toronto, la Global Business Travel Association (GBTA) a dévoilé une nouvelle étude du nom de « The Canadian Business Travel Industry: Business Travel’s Impact on Jobs and the Canadian Economy » (« L’industrie canadienne du voyage d’affaires : les impacts du voyage d’affaires sur les emplois et l’économie canadienne »). L’objectif de cette étude est de quantifier la contribution économique que le voyage d’affaires apporte à l’économie canadienne dans son ensemble. Pour ce faire, nous avons effectué une estimation des dépenses annuelles totales découlant des déplacements professionnels en 2016 (l’année entière la plus récente pour laquelle les données sont disponibles) et avons utilisé un modèle économique normalisé pour transposer ces dépenses en PIB, en emplois, en salaires et en taxes. Par cette étude, nous avons aussi cherché à dresser le profil des voyageurs d’affaires canadiens dans un nombre de sphères clés pour mieux comprendre les tendances marquant leurs comportements, leurs motivations et leurs dépenses.

Les voyageurs d’affaires ont effectué un total de 35,1 millions de voyages au Canada en 2016, une augmentation de 5,7 % par rapport à l’an 2015. Ce nombre comprend 31,8 millions de voyages intérieurs et 3,3 millions de voyages effectués depuis des marchés étrangers vers le Canada. De plus, 77 % des déplacements professionnels ayant eu lieu au Canada ont été de courts voyages : voyages liés aux ventes ou au service à la clientèle, voyages gouvernementaux et militaires et voyages effectués à des fins de travaux de construction ou de réparation. Les 23 % restants de ces déplacements sont constitués de voyages de groupe et comptent les congrès, les formations de groupe et les séminaires.

Ces voyages d’affaires sont l’un des facteurs clés d’une performance de qualité et soutiennent une multitude d’objectifs d’affaires, dont la prospection de clientèle, la commercialisation, la formation et le perfectionnement professionnel. Le voyage d’affaires a également un impact considérable sur les économies provinciale, locale et nationale. Au total, les voyageurs d’affaires ont, en 2016, dépensé 29,4 milliards de dollars en biens et services touristiques au Canada, une augmentation de 7,3 % par rapport à l’année 2015.

Les dépenses faites pour soutenir l’industrie canadienne du voyage d’affaires totalisaient 35,8 milliards de dollars en 2016. Ce chiffre comprend 29,4 milliards de dollars (82 %) en dépenses liées au voyage de 29,4 milliards de dollars (82 %) et 6,4 milliards de dollars en dépenses liées à l’organisation de réunions (18 %). Les dépenses liées au voyage comprennent 24,1 milliards de dollars en dépenses intérieures, 4 milliards de dollars en dépenses internationales entrantes et 1,3 milliard de dollars en dépenses internationales sortantes. Ces dépenses sortantes n’incluent que la proportion des dépenses internationales sortantes ayant eu lieu sur le marché canadien.

Les 35,8 milliards de dollars dépensés en voyages d’affaires en 2016 ont eu des retombées de 40,1 milliards de dollars en valeur ajoutée pour l’économie canadienne. Pour chaque dollar déboursé dans le cadre d’un déplacement professionnel ou de l’organisation d’une réunion, environ 1,12 $ est rapporté au PIB canadien. Le voyage d’affaires a été un important contributeur à l’économie canadienne en 2016 et a été responsable d’environ 2,6 % du produit intérieur brut (PIB). Du total de 40,1 milliards de dollars, environ 18 milliards de dollars ont été accumulés directement par les entreprises qui ont servi les voyageurs d’affaires ou les participants d’une réunion. La chaîne logistique de ces entreprises a reçu une contribution supplémentaire de 10 milliards de dollars, tandis que les bénéficiaires en aval des salaires soutenus par les dépenses liées aux voyages d’affaires ont obtenu une contribution d’environ 12 milliards de dollars.

Le voyage d’affaires est un important générateur d’emplois et a soutenu près de 570 000 emplois en 2016, soit environ 3 % de la main-d’œuvre canadienne. De ce total, environ 350 000 emplois étaient occupés au sein d’hôtels, de compagnies aériennes, d’entreprises de location de voitures et d’autres fournisseurs de services directement liés aux voyages. Environ 105 000 emplois provenaient d’employeurs issus de la chaîne logistique du domaine du voyage et 115 000 emplois étaient pourvus dans des sociétés fournissant des biens et des services aux employés soutenus par l’industrie du voyage d’affaires. En 2016, les emplois découlant du voyage d’affaires ont augmenté de 6,2 % par rapport à 2015. Les emplois directement liés aux voyages d’affaires ont connu une augmentation encore plus rapide, atteignant 6,4 % en 2016. La croissance dans l’industrie du voyage d’affaires a largement dépassé celle de l’emploi partout au pays, qui a connu une avancée seulement 1,2 % en 2016.

En moyenne, chaque voyageur a dépensé 215 $ pour l’hébergement, 159 $ pour la nourriture et les boissons, 342 $ pour le transport, 17 $ pour le divertissement et 105 $ pour les achats au détail. Ces sommes comprennent les voyages intérieurs et les voyages internationaux entrants, de même que les voyages d’une journée ou les séjours requérant une nuitée. Chaque voyageur d’affaires faisant partie d’un groupe a dépensé en moyenne 1 191 $ par voyage en 2016, tandis que chaque voyageur effectuant un court déplacement professionnel a dépensé 628 $ par voyage. Les groupes de voyageurs d’affaires ont, en 2016, contribué à la croissance générale des activités liées cette industrie grâce à une augmentation des dépenses totales de 14 % par rapport à 2015.

Des dépenses de 6,4 milliards de dollars ont également été effectuées pour soutenir les activités liées à l’organisation de réunions et d’événements au Canada. Cela équivaut à environ 780 $ par voyage d’affaires de groupe ayant eu lieu dans un tel cadre en 2016. Ce montant comprend en moyenne 189 $ dépensé par voyageur pour la nourriture et les boissons, 125 $ pour les frais d’organisation de réunion, 99 $ pour les divertissements, les conférenciers et la production, 49 $ pour la location de la salle et 319 $ pour les autres dépenses.

Là où les voyages d’affaires ont lieu

Les déplacements professionnels intérieurs comptaient pour presque 90 % du volume total des voyages d’affaires au Canada en 2016 et presque les deux tiers ont eu lieu en Ontario et au Québec.

Il y a eu 3,2 millions de voyages internationaux effectués vers le Canada en 2016, ce qui équivaut à 9 % du total des activités liées aux voyages d’affaires au cours de cette période. Les États-Unis continuent d’être le plus important marché d’origine de l’industrie pour le Canada, occupant 71 % du volume total des voyages d’affaires en 2016. La croissance du volume américain a été forte en 2016 puisque le dollar canadien a perdu de la valeur face au dollar américain. Toute barrière au libre-échange, en particulier entre les États-Unis et le Canada, serait néfaste à la croissance des activités du Canada dans le secteur des voyages d’affaires à l’international.

Qui est le voyageur d’affaires canadien moderne?

Les voyageurs d’affaires canadiens font partie d’un ménage ayant un revenu de plus de 104 000 $ et plus des deux tiers (68 %) sont des hommes. Un peu plus du quart d’entre eux possèdent un baccalauréat, tandis que 15,6 % ont un diplôme d’études supérieures ou professionnelles. La répartition par âge est normale, la majorité (68 %) de ces guerriers de la route ayant entre 35 et 64 ans. Seulement 22 % des voyageurs ont moins de 35 ans et 10 % ont plus de 65 ans. Cette étude montre que le voyage d’affaires est, sans conteste, l’essence qui propulse le moteur de nombreuses entreprises du marché canadien et qu’il est un levier essentiel pour l’économie de la nation.

 

Cet article est une traduction d’un texte régidé par Jeanne Liu  paru le 12 mai 2018 sur le site Purchasing B2B. Cliquez ici pour lire la publication originale.