Les maladies. Les catastrophes. La violence. Le terrorisme. Voilà des menaces qui empêchent organisateurs de voyages de dormir la nuit, qui les poussent à se demander : « Mes voyageurs sont-ils en sécurité? » Puisque l’expansion continuelle du marché mondial s’ajoute à ces dangers, il n’est pas étonnant que les employeurs canadiens mettent de plus en plus l’accent sur leurs responsabilités en matière de devoir de diligence à l’égard de leurs voyageurs d’affaires et sur ce qu’ils peuvent faire pour les protéger grâce à leur directive sur les voyages d’affaires.
Selon la liste dressée par le gouvernement du Canada, voyageurs canadiens devraient actuellement éviter 119 pays ou y « faire preuve d’une grande prudence ». Selon Kevin Craig, qui agit à titre de directeur général au Canada pour Concur Technologies, la société de logiciel de gestion de voyages et de notes de frais, Concur a, en 2016, émis plus de dix millions d’avis et de messages avertissant les voyageurs d’affaires de risques potentiels au sein des endroits qu’ils visitaient.
« Le terrorisme, la criminalité et les enlèvements ont fait en sorte que les entreprises sont devenues vigilantes et plus attentives quant aux endroits où elles envoient leurs employés », dit Mike Sherrard, qui, en tant qu’avocat spécialisé en droit du travail du cabinet de Toronto Sherrard Kuzz LLP, collabore souvent avec les entreprises ayant des problèmes de devoir de diligence. « Certaines personnes diraient que c’est une question de responsabilité. Je dirais que les employeurs pensent surtout à leur marque et à être un bon employeur, et que ça fait partie de leur équation de valeur liée aux employés. »
Mike Sherrard dit que l’établissement d’une politique efficace en matière de devoir de diligence doit commencer par une évaluation des risques qui met en lumière les dangers potentiels, les personnes qu’ils peuvent toucher et de quelle manière. C’est alors aux employeurs de décider comment réduire ou éliminer ces risques, et classer ceux qui demeurent en les identifiant comme étant élevés, moyens ou bas. Il faut ensuite consigner les conclusions à l’écrit et les évaluer.
Une fois la politique finalisée, ajoute Mike Sherrard, il est nécessaire que les employés obteniennent tous les renseignements et suivent une formation. Une équipe de gestion des crises doit être formée et des audits périodiques effectués pour assurer que la politique est implantée et respecter. Mike Sherrard suggère que le processus contienne des répétitions ou des exercices de préparation. Il indique également que, dans le but de solidifier leurs capacités en matière de devoir de diligence, certaines entreprises implantent des technologies qui leur permettent de localiser leurs employés et de communiquer avec eux en tout temps. Certaines d’entre elles font même appel à des sociétés de sécurité telles que International SOS, basée à London, en Ontario, ou à AFIMAC, située à Milton, aussi en Ontario.
Dans certains cas, ajoute Mike Sherrard, assurer la sécurité des employés pourrait vouloir dire limiter la flexibilité de leurs plans de voyages d’affaires. « Il est possible que l’employeur insiste pour que l’employé séjourne dans un certain hôtel, dit-il, ou qu’il ne prenne pas de taxi et attende plutôt une voiture réservée par l’entreprise lors de son arrivée à l’aéroport. »
Cet article est une traduction de l’anglais d’un article rédigé par John Schofield et paru sur le site Ignite. Cliquez ici pour consulter la publication originale.