D’importants transporteurs américains prennent des mesures pour bannir les bagages intelligents de tous leurs appareils. Le 1er décembre, la compagnie aérienne American Airlines a annoncé que, pour des raisons de « gestion de la sécurité et d’atténuation des risques », elle interdirait tout bagage contenant une batterie au lithium-ion intégrée, et ce, à partir du 15 janvier. Alaska Airlines et Delta Air Lines ont fait des déclarations similaires posant la même date limite.
Au cours des dernières années, les valises connectées ont gagné en popularité en raison d’une vague de développement des technologies de « l’Internet des objets » et des besoins grandissants des voyageurs en énergie. Bluesmart, qui est possiblement la première entreprise à avoir commercialisé les bagages intelligents, a mené plusieurs rondes de financement participatif et de financement en capital risque grâce à valises, qui possèdent des fonctionnalités de géolocalisation, des balances intégrées ainsi qu’assez d’énergie pour alimenter les voyageurs pendant plusieurs jours. Son succès a entraîné une nouvelle vague de bagages concurrents de la part d’entreprises telles qu’Away, Barracuda et Modobag, « la première valise au monde à être motorisée et à transporter les voyageurs ».
Il est possible que toutes ces innovations soient, à cause des batteries utilisées pour alimenter chaque valise, désormais inutiles. L’interdiction annoncée au début du mois de décembre se fonde sur des inquiétudes liées aux batteries au lithium-ion que l’on retrouve dans la majorité des bagages connectés. Lorsqu’elles sont endommagées, ces batteries peuvent exploser et prendre feu, ce qui représente un risque important pour la sécurité à bord des avions.
Les batteries au lithium-ion sont communément intégrées dans les ordinateurs, les tablettes, les chargeurs portatifs utilisés pour recharger les téléphones et un éventail d’appareils alimentés par des ports USB. Puisque ces batteries sont très répandues, les compagnies aériennes permettent normalement aux passagers d’apporter les appareils en contenant à bord, où il est plus facile d’éteindre un feu. Enregistrer en soute un bagage comportant de ces batteries est, cependant, strictement interdit.
Cette restriction liée à la soute aux bagages est, en ce qui concerne les nouvelles règles, est le principal point de friction. Au cours de la dernière année, les compagnies aériennes ont très activement fait la promotion et la vente de tarifs économiques de base, dont les billets ne permettent pas d’apporter une valise à bord. Puisque ces tarifs obligent les passagers à enregistrer des bagages dans la soute, ils entraînent un risque, celui que les batteries au lithium-ion des valises connectées se retrouvent dans la mauvaise partie de l’avion. En effet, la seule exception à la future règle des compagnies aériennes concerne les batteries pouvant être retirées du bagage intelligent.
Les fabricants de valises connectées, de leur côté, résistent aussi à l’interdiction. « Au moment où nous nous parlons, nous discutons avec les compagnies aériennes afin qu’elles puissent passer en revue nos produits et mettre en place les exemptions appropriées, a indiqué Tomi Pierucci, cofondateur et DG de Bluesmart. Nous nous conformons totalement aux règles du Department of Transportation (DOT) et de la Federal Aviation Administration (FAA), et la loi demande que le produit soit construit comme le nôtre l’est. Nous fournissons, comme nécessaire, tous les documents techniques et la demande d’interprétation de la DOT. »
Après l’annonce de l’interdiction, Bluesmart a également publié un communiqué de presse et a mis en place un centre de ressources sur son site.
Pendant que les compagnies aériennes et les fabricants de bagages intelligents collaborent pour trouver une solution commune, les passagers pourront au moins voyager sans peine avec leurs valises durant la période des fêtes. Mais dès 15 janvier, de nombreux consommateurs mécontents pourraient se retrouver avec des valises motorisées qui resteront clouées au sol.
Ce texte est une traduction de l’anglais d’un article rédigé par Grant Martin et paru le 3 décembre 2017 sur le site de Forbes. Cliquez ici pour consulter la publication originale.