Le concept des avions sans pilotes pose un véritable dilemme.
D’après une nouvelle recherche de la banque UBS, le passage vers des vols commerciaux sans pilotes représenterait des économies de milliards de dollars pour l’industrie de l’aéronautique. Le hic : seule une petite partie de voyageurs serait disposée à monter à bord d’un avion automatisé.
Le dernier rapport d’UBS a déterminé que l’industrie de l’aéronautique pourrait économiser autant que 35 milliards de dollars par année en disant adieu aux pilotes traditionnels. Les résultats ont cependant aussi montré que seulement 54 % des voyageurs accepteraient de monter à bord d’un avion automatisé, et qu’aussi peu que 17 % des personnes interrogées en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Australie y consentiraient.
« Les technologies en cours de développement permettront à l’appareil d’assister et de soutenir le pilote pendant toutes les phases du vol et de le remplacer dans les opérations de commande manuelle et de manœuvre de système dans tous les types de situations », établissait le rapport d’UBS, selon CNN.
Même si la technologie nécessaire à la mise en place de vols sans pilotes ne verra pas le jour avant de nombreuses années, il n’en demeure pas moins que l’industrie devra surmonter un certain nombre d’obstacles avant que le concept puisse devenir une réalité.
Si des avions pilotés à distance pourraient exister d’ici 2025, les vols commerciaux automatisés ne seront probablement pas être offerts avant au moins 2030. C’est sans compter que, si un tel changement a lieu, l’industrie aura probablement à faire face à de violentes réactions de la part des syndicats des pilotes et à composer avec des lois de circulation aérienne très strictes.
Actuellement, les pilotes ne passent que quelques minutes à conduire manuellement les avions. Néanmoins, ils surveillent et ajustent constamment les systèmes de l’appareil tandis que ce dernier est en mode pilote automatique.
Même si les économies réalisées en mettant de côté les pilotes profitaient directement aux passagers, il est peu probable qu’elles seraient assez conséquentes pour convaincre les voyageurs réticents à monter à bord d’un avion sans pilote. D’après CNN, les tarifs aériens diminueraient de 11 % aux États-Unis.
Le nombre élevé de nouveaux pilotes nécessaires pour conduire les nouveaux avions ainsi que pour remplacer les pilotes qui prendront bientôt leur retraite est néanmoins l’élément qui pourraient potentiellement pousser l’industrie à passer aux vols sans pilotes.
D’après un rapport de CNN Money, les transporteurs aériens de fret et les compagnies aériennes commerciales de partout dans le monde auront besoin de 637 000 nouveaux pilotes entre 2017 et 2036. Le nombre de pilotes américains partant à la retraite atteindra, selon les prévisions, des sommets dans la prochaine décennie, créant ainsi une augmentation de la demande pour des pilotes traditionnels dans l’éventualité où les vols automatisés ne deviendraient pas une réalité.
Cet article est une traduction de l’anglais d’un texte rédigé par Patrick Clarke paru le 7 août 2017 sur le site Travel Pulse. Cliquez ici pour afficher la publication originale.