Le Canada assouplit les restrictions en matière d’utilisation d’appareils électroniques en cours de vol

KATHRYN BLAZE CARLSON

OTTAWA — The Globe and Mail

Publié le lundi 26 mai 2014, 24 h 10 EDT

Dernière révision le lundi 26 mai 2014, 20 h 32 EDT

Les voyageurs canadiens pourront bientôt utiliser leurs appareils électroniques — y compris les ordinateurs et les tablettes — en tout temps en cours de vol. Les passagers ne pourront cependant pas effectuer d’appels avec leur téléphone cellulaire, ni utiliser le Wi-Fi.

La ministre des Transports Lisa Raitt a annoncé lundi que les voyageurs pourront utiliser les caméras, les jeux électroniques, les lecteurs électroniques, les tablettes et les caméras du décollage jusqu’à l’atterrissage, tant que les capacités de transmission sont désactivées. Les délégués fédéraux travaillent depuis quelque temps avec les compagnies aériennes en vue de ce changement. En effet, la compagnie Air Canada se dit presque prête à appliquer la nouvelle règle « sous peu » et pourrait autoriser les nouvelles règles plus souples d’ici quelques jours.

« C’est une bonne nouvelle pour les voyageurs et pour l’industrie de l’aviation canadienne », a souligné Mme Raitt devant les journalistes rassemblés à l’aéroport international d’Ottawa, en plus d’ajouter : « Croyez-moi, en tant que mère d’enfants de 9 et 12 ans, je suis très contente de ne pas devoir gérer, je dirais, le drame que peut entraîner devoir éteindre un Nintendo DS en plein milieu d’une partie vraiment importante où l’on doit sauver Pokémon avant qu’il ne soit trop tard. »

Ce changement place désormais le Canada au même stade que les États-Unis et l’Union européenne, qui ont annoncé des changements similaires l’année dernière. La nouvelle exemption sous les règles de l’aviation canadienne comprend toutefois quelques conditions importantes : la compagnie aérienne doit prouver que sa flotte n’est pas moins sécuritaire en raison d’une utilisation intensifiée d’appareils; les gadgets doivent être désactivés pendant les discours informatifs sur la sécurité, et les appareils doivent être en mode de non-transmission des données, ou en mode « avion ».

Mme Raitt souligne que cette dernière condition est primordiale puisqu’envoyer et recevoir des messages sur un cellulaire, un téléphone intelligent ou une tablette pourrait interférer avec les systèmes de navigation et de communication de l’aéronef. Les passagers pourront donc composer des courriels pendant le décollage et l’atterrissage, mais devront attendre que l’avion roule au sol avant d’envoyer leurs messages.

Les voyageurs à l’aéroport d’Ottawa étaient très heureux de l’annonce d’un tel changement, ils soulignent qu’ils seront plus libres d’utiliser leurs appareils, que ce soit pour le travail les loisirs. « Ça semble génial », mentionne Susan Yungblut, qui prend un vol pour la Floride, elle ajoute qu’elle en profitera pour composer des courriels et pour travailler sur des documents dès l’embarquement. « La sécurité d’abord, mais si c’est sécuritaire, bien sûr. »

WestJet accueille favorablement ce changement et entend bien faire appliquer cette exemption, mentionnant dans leur communiqué que l’on doit démontrer que les émissions de fréquences radio des appareils n’entraînent pas de risques pour leurs systèmes et leurs équipements. « Cela en plus de la formation de l’équipage de conduite et des modifications aux guides d’utilisation, » en référence au processus d’approbation. WestJet prévoit que les voyageurs pourront profiter de cette plus grande liberté d’utilisation de gadgets électroniques dès le début de l’été.

Comment les agents de bord verront-ils à l’application du « mode avion »? Mme Raitt souligne que les transporteurs américains utilisent une « variété de techniques » et qu’il est du ressort des opérateurs canadiens de déterminer la façon de s’assurer que les passagers suivent les directives.

« Nous devons faire confiance aux passagers, jusqu’à un certain degré, et les agents de bord devront user de leur jugement s’ils croient qu’un passager ne se conforme pas aux directives, » mentionne Derek Vanstone, vice-président d’Air Canada. « Nous devons prouver aux compagnies aériennes que les variations de transmissions n’ont pas d’impact, ainsi, si un passager laisse son appareil activé par accident, cela n’aura pas d’impact sur la sécurité. Mais nous ferons des vérifications afin de s’assurer de la conformité aux règles.

Hoang Mai, critique en matière de transport au NPD, mentionne qu’il s’agit d’un pas vers la bonne direction, mais ajoute que Transport Canada devrait rendre public les rapports des compagnies aériennes démontrant que les appareils électroniques n’ont pas d’impact sur la sécurité.

Le Conseil national des lignes aériennes du Canada applaudit le changement, alors que le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente 10 000 agents de bord, n’a émis aucun commentaire lundi alors que le Syndicat était toujours en train de réviser la décision.

 

Cliquez ici pour afficher l’article original en anglais (rédigé par Kathryn Blaze).