Si les Canadiens sont d’une humeur maussade aux stations-services, ils devraient également avoir une pensée pour les compagnies aériennes. Imaginez l’impact qu’une augmentation de quelques cents par litre peut avoir sur un réservoir qui contient 117 340 litres (si vous voyagez à bord d’un Boeing 777).
Le carburant constitue la deuxième plus grande dépense pour un transporteur, tout de suite après le coût de la main-d’œuvre. Par conséquent, les compagnies aériennes surveillent le prix de l’essence de près (certains se munissent même d’une couverture reliée au carburant).
Quels sont les éléments qui influencent l’établissement du prix du billet? Tout comme les guimbardes, les aéronefs plus vieux consomment plus de carburant (l’appareil à forte consommation d’essence, le DC 10, a effectué sont dernier vol il y a quelques jours). En plus de l’âge de l’appareil, les dimensions de ce dernier peuvent également avoir un impact sur la consommation de carburant. Quelle est la durée du trajet? Les avions utilisent plus de carburant au décollage. En théorie, moins de vols courts seraient positifs… mais d’un autre côté, l’appareil doit disposer d’un grand réservoir d’essence bien rempli pour les trajets plus longs. Combien de passagers sont typiquement à bord d’un vol en particulier à une heure et une date particulières, et quel est le poids des bagages? Puis — probablement la question la plus cruciale — quels sont les tarifs de la compétition?
Il n’est pas étonnant que les compagnies aériennes soient très motivées à réduire les coûts reliés au carburant. Ces efforts comprennent le remplacement des anciens équipements énergivores par des équipements à faible consommation d’essence, possiblement avec des nouveaux chariots de restauration plus légers; « des ailettes de bout d’aile » — les dérives droites à l’extrémité d’ailes qui permettent une performance aérodynamique améliorée; des sièges plus légers, plus étroits; des réservoirs à eau plus restreints; et la plus grande quantité de sièges (souvent redoutée) par appareil.
Pendant le vol, les pilotes de certains transporteurs suivent la directive qui consiste à ralentir leur vitesse de croisière. Lorsqu’il est au sol, l’appareil peut être branché à une prise électrique, réduisant ainsi le besoin de ralentir. Les appareils sont nettoyés à une fréquence plus rapprochée. Les bosses, qui peuvent entraîner une résistance, sont réparées plus rapidement.
Air Canada a réduit sa consommation de carburant de 30 pour cent depuis 1990; et avec la livraison de 37 appareils B787 extrêmement efficaces sur le plan énergétique, la compagnie aérienne disposera d’une flotte économique en essence qui se compare aux flottes les plus économiques au monde.
Aux États-Unis, Alaska Airlines occupe le premier rang au palmarès des compagnies aériennes à faible consommation de carburant. (Pour les plus grands transporteurs : Continental = #4, United = #8; Delta = #11; American = #14). En plus d’avoir une plus faible consommation d’essence, certains transporteurs utilisent des éléments écologiques : en plus d’utiliser de la coutellerie et des serviettes de table biodégradables, Alaska Airlines a également installé des rampes d’embarquement à énergie solaire. Puis, bien entendu, des nouveaux aéronefs sont bénéfiques : leur flotte comprend plusieurs nouveaux appareils B737 et Bombardier turbopropulseurs.
L’IATA (International Air Transport Association) diffuse une campagne d’action pour réduire la consommation d’essence. Les compagnies membres envisagent de réduire leur consommation d’essence d’au moins 25 pour cent d’ici 2020, comparé à 2005. Comme il l’est mentionné sur leur site web, si les appareils A380 et B787 atteignent leur but de 3 litres/km pour 100 passagers, ils auront réussi à être encore plus économique en essence qu’une voiture compacte.