Pour ceux qui ont récemment amorcé leur carrière professionnelle, le voyage d’affaires est non seulement vu comme une façon de progresser au sein d’une organisation, mais aussi comme un symbole de l’importance de leur statut dans la culture d’entreprise.
Faire face aux rigueurs d’une vie sur la route a cependant représenté un défi pour de nombreuses personnes déchirées entre leur désir de s’épanouir dans leur vie personnelle et celui d’être un bon employé pour leur entreprise.
Dans le but d’établir un rapport sur ceux que l’on appelle les voyageurs d’affaires de la « prochaine génération » et de connaître leurs champs d’intérêt et leurs comportements en lien avec les voyages d’affaires, Hilton Hotels & Resorts a sondé 1 200 voyageurs d’affaires et 400 voyageurs âgés de 23 à 35 ans qui n’ont pas encore effectué de déplacements professionnels.
L’étude a montré que la plupart des personnes sondées, soit 53 %, aiment voyager pour affaires. En fait, 53 % se trouveront des raisons de voyager pour le travail afin de partir sur la route.
Le stress causé par les déplacements professionnels, par contre, pèse lourd sur leurs épaules. Plus d’une personne sur trois, soit 34 %, ressent toujours du stress de trois à sept jours après un voyage, et 38 % des employés sont incapables de profiter de leur fin de semaine s’ils savent qu’ils vont voyager pour affaires au cours de la semaine à venir.
La santé est également une grande préoccupation, 44 % des personnes sondées ayant dit avoir pris du poids en raison des voyages d’affaires qu’elles ont effectués, tandis que 58 % ont admis sacrifier leur sommeil et leur bien-être pendant ces déplacements. Selon l’étude, les grands voyageurs sont ceux qui courent le plus grand risque de ne pas être en mesure de maintenir un style de vie équilibré sur la route.
Voici trois autres points importants du rapport.
LES DIFFICULTÉS LIÉES AUX DÉPENSES
Les politiques liées aux dépenses sont souvent laissées de côté lorsqu’on établit ce qui est important en matière de voyages d’affaires. Selon la recherche de Hilton, 43 % des voyageurs ont admis être confus à l’égard de leurs dépenses et ne pas bien comprendre ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas porter à leur note de frais.
Cette confusion les mène à devoir de l’argent à leur entreprise ou à dépenser leur propre argent pendant un voyage. Puisque 81 % des voyageurs d’affaires croient qu’ils vont accomplir davantage en se présentant en personne, cette situation les met dans une position difficile. En effet, ils doivent alors composer avec leur responsabilité financière personnelle et leurs besoins sur la route qui pourraient ne pas être couverts par leur entreprise.
L’accumulation de points au sein des programmes de fidélisation des compagnies aériennes et des hôtels sont toutefois un grand incitatif pour les voyageurs d’affaires, 74 % d’entre eux disant qu’il s’agit de l’un des plus grands avantages de prendre la route.
LA COMPLEXITÉ DE L’ÉQUILIBRE ENTRE LE TRAVAIL ET LA VIE PERSONNELLE
On n’en parle généralement pas, mais un grand nombre de voyageurs d’affaires ont du mal à trouver l’équilibre entre leur vie personnelle et les demandes de leur travail. Il n’est pas surprenant que 41 % d’entre eux aient déclaré que les voyages d’affaires font en sorte qu’il est difficile pour eux d’avoir une vie amoureuse stable et que 46 % se sont mis d’accord pour dire que leur entreprise ou leur patron ne prennent pas leur vie personnelle en considération lorsqu’ils leur demandent de voyager pour le travail.
Les facteurs pouvant causer du stress lors d’un voyage d’affaires | |
Partager une chambre d’hôtel | 39 % |
Apporter les vêtements appropriés | 36 % |
Être en retard sur l’horaire prévu | 32 % |
Ne pas conserver la routine d’entraînement | 29 % |
Source : Hilton
Il est intéressant de constater que 79 % des voyageurs sans enfant pensent que le fait qu’ils n’ont pas d’enfant est perçu positivement puisque cela les rend plus flexibles lorsqu’il est question de voyager pour affaires.
Malgré les difficultés, 65 % des personnes sondées voient le voyage d’affaires comme un symbole de statut social et 75 % ont tissé des amitiés lors de déplacements professionnels. Ce chiffre peut sembler élevé, mais 35 % ont entrepris une relation amoureuse en raison d’un voyage d’affaires (ne dites rien aux ressources humaines).
LA CULPABILITÉ LIÉE AU BLEISURE
Beaucoup d’encre a coulé sur la question des voyages d’affaires jumelés aux voyages d’agrément, mais les résultats de Hilton montrent que de nombreuses personnes ne combineront pas les deux pour diverses raisons.
La politique de l’entreprise joue un rôle important lorsqu’on parle de permettre la prolongation d’un séjour. Plus de la moitié des personnes sondées (58 %) aimeraient demander à leur patron de prendre un vol plus tôt et de se préparer pour le voyage, mais sont nerveuse à l’idée de soumettre leur requête.
Les raisons de prolonger un voyage d’affaires | |
Voyage d’affaires dans une nouvelle ville | 33 % |
De la famille ou des amis en ville lors du voyage | 40 % |
Un grand événement culturel en ville pendant le voyage | 27 % |
Une rencontre amoureuse faite par le voyageur sur une appli ou pendant un voyage | 12 % |
Source : Hilton
Dans l’ensemble, 54 % aimeraient prolonger un voyage d’affaires pour des raisons d’agrément, mais ignorent comment leur patron réagira; 44 % croient que cela paraîtra mal aux yeux de la haute direction.
Les regrets liés au « bleisure » sont cependant bien réels; 59 % regrettent ne pas avoir prolongé un précédent voyage pour explorer une destination ou une ville de façon plus approfondie.
Cet article est une traduction de l’anglais d’un texte rédigé par Andrew Sheivachman paru sur le 28 juin 2018 sur le site Skift. Cliquez ici pour afficher la publication originale.